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des systèmes qui sont à peu près d’accord avec les faits.

§ 8.[1] Mais, dans les théories d’autres philosophes, tels qu’Empédocle, on aperçoit moins nettement comment ils conçoivent la production, la destruction, l’altération des choses, et la manière dont ces phénomènes ont lieu. Ainsi pour les uns, les éléments primitifs des corps sont indivisibles ; ils ne diffèrent entr’eux que par les formes, et c’est de ces éléments que les corps sont primitivement composés, et c’est en eux que, définitivement, ils se dissolvent. Mais, quant à Empédocle, on voit bien assez clairement qu’il pousse la production et la destruction des choses jusqu’aux éléments eux-mêmes. Du reste comment peut se produire et se détruire la grandeur compacte de ces éléments ? C’est ce qui n’est pas du tout clair dans son système ; c’est, en outre, ce qu’il ne saurait expliquer, puisqu’il nie que le feu même soit un élément, ainsi qu’il nie également l’existence de tous les autres. Platon a soutenu la même thèse dans le Timée ; car, tant s’en faut que Platon s’exprime sur ce point comme Leucippe, que

    s’applique plus spécialement à Leucippe et à Démocrite. — A peu prés d’accord avec les faits, voir plus haut, § 4.

  1. § 8. Tels qu’Empédocle, ceci semble un peu contredire ce qui a été dit au § 6, où les opinions d’Empédocle sont présentées comme très voisines de celles de Leucippe, qu’on approuve. — Pour les uns, c’est-à-dire, pour les philosophes autres qu’Empédocle. — Sont indivisibles, ce sont les atomes. — Que les corps sont primitivement composés, répétition de ce qui précède. — La grandeur, quelle qu’elle soit ; c’est-à-dire, infiniment petite, puisqu’il s’agit des atomes. — Que le feu même soit un élément, voir plus loin livre II, ch. 3, § 6, l’opinion d’Empédocle sur le feu, qui, selon lui, est mélangé, et n’est pas, par conséquent, un élément véritable. — Platon a soutenu la même thèse, le teste est moins formel. - Dans le Timée, voir la traduction de M. V. Cousin,