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des particules solides, qui entrent dans les choses.

§ 6.[1] Pour Empédocle, il doit tenir nécessairement à peu près le même langage que Leucippe ; car il dit qu’il doit y avoir des particules solides et indivisibles, si les pores ne sont pas absolument continus. Or, cette continuité des pores est impossible ; car alors, il ne pourrait y avoir rien de solide, si ce n’est les pores ; et tout, sans exception, ne serait plus que du vide. Donc, il faut, selon Empédocle, que les particules qui se touchent soient indivisibles, et que les intervalles seuls qui les séparent soient vides ; et c’est là ce qu’il appelle les pores. Or, ces opinions sont aussi celles de Leucippe sur l’action et la passion dans les choses.

§ 7.[2] Telles sont les explications qu’on a données sur la façon dont les choses sont tantôt actives et tantôt passives. Ainsi, l’on voit ce qu’il en est réellement pour ces philosophes, et comment ils s’expriment à cet égard, en soutenant

    dit, un peu plus haut, dans le même §. Qui entrent, ou encore « qui s’insinuent. »

  1. § 6. Pour Empédocle, voir plus haut, § 2, où Empédocle parait être mis, pour cette théorie, au-dessous de Démocrite et de Leucippe. — Des particules solides et indivisibles, et en ce sens, Empédocle se rapproche du système des atomes. — Ne sont pas absolument continus, c’est-à-dire, se touchant immédiatement les uns les autres ; mais l’idée même de pores suppose nécessairement des cloisons solides, qui les séparent et les isolent les uns des autres. — Cette continuité des pores, le texte n’est pas aussi formel, et l’expression dont il se sert est indéterminée. Le sens d’ailleurs ne peut être douteux. — Si ce n’est les pores, ou peut-être mieux : « à côté des pores. » - Selon Empédocle, j’ai ajouté ces mots. — Qui se touchent, et font en quelque sorte les cloisons des pores. — Seuls, ce mot n’est pas dans le texte ; mais il m’a paru utile pour compléter la pensée. — Sont aussi celles de Leucippe, conclusion et répétition de ce qui est dit au début même du §.
  2. § 7. Tantôt actives et tantôt passives, ou bien encore : « agissent et souffrent. » Ces philosophes, ceci