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autre partie est divisée ? Et de cette façon, on arrive également, selon eux, à soutenir nécessairement qu’il n’y a pas de mouvement dans l’univers.

§ 3.[1] C’est en partant de ces théories, en bravant et en dédaignant le témoignage des sens, sous prétexte qu’on doit suivre uniquement la raison, que quelques philosophes en sont venus à croire que l’univers est un, immobile et infini ; car autrement, la limite, selon eux, ne pourrait que confiner au vide.

§ 4.[2] Telles sont donc les théories de ces philosophes, et telles sont les causes qui les ont poussés à comprendre ainsi la vérité. Sans doute, si l’on s’en tient à de purs raisonnements, ceux-là semblent acceptables ; mais, si l’on veut considérer les faits, c’est presqu’une folie que de soutenir de pareilles opinions ; car, il n’y a pas de fou qui soit allé jusqu’à ce point d’aberration, de trouver que le

    des objections de Parménide et de ses disciples. — Selon eux, même remarque. — Qu’il n’y a pas de mouvement dans l’univers, ce qui est le principe essentiel de l’école d’Élée : l’être est un et immobile. Voir la réfutation de cette théorie, dans la Physique, livre I, ch. 2 et suivants, page 433 de ma traduction.

  1. § 3. En bravant et en dédaignant le témoignage des sens, il faut remarquer ces fortes expressions qui recommandent si vivement la méthode d’observation contre les théories purement logiques ; voir aussi le § suivant. - Quelques philosophes, Parménide, et en général l’école d’Élée. — Autrement selon eux, j’ai ajouté ces mots, qui m’ont paru indispensables, pour éclaircir la pensée. Ce passage d’ailleurs reste obscur, et je ne vois pas que Philopon l’ait expliqué dans son commentaire, sans doute parce qu’il n’y voyait aucune difficulté.
  2. § 4. La vérité, il eût peut-être mieux valu dire : « La réalité. » - A de purs raisonnements, le texte n’est pas tout à fait aussi affirmatif. — Ceux-là semblent acceptables, ou bien encore : « les choses semblent se passer ainsi. » - Si l’on veut considérer les faits, voir, sur la méthode d’observation chez les anciens et spécialement dans Aristote, ma Préface à la Météorologie, pages XLVI et suivantes. — C’est presqu’une folie, il est difficile de blâmer avec plus d’énergie les théories purement