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est immobile ; et, ici, parmi les agents, c’est le premier acteur qui est impassible, et à l’abri de toute souffrance.

§ 12.[1] Mais si l’agent est cause, tout aussi bien que le moteur, d’où vient que le principe du mouvement, le but en vue duquel se fait tout le reste, n’exerce pas lui-même d’action ? Par exemple, la santé n’est pas un agent, et l’on ne pourrait l’appeler ainsi que par pure métaphore. Dès que l’agent existe, il s’ensuit que le patient qui souffre l’action devient quelque chose ; mais quand les qualités sont tout acquises et présentes, le sujet n’a plus à devenir ; il est déjà tout ce qu’il doit être. Les formes et les fins des choses sont, on peut dire, des qualités et des habitudes, tandis que c’est la matière qui, en tant que matière, est toute passive. Ainsi donc, le feu a sa chaleur

    le principe du mouvement universel. Il ne s’agit ici que d’un mouvement particulier, auquel concourent plusieurs moteurs subordonnés les uns aux autres. — Ici, j’ai ajouté ce mot, pour que l’opposition fût plus marquée. — Impassible et à l’abri de toute souffrance, il n’y a qu’un seul mot dans le texte.

  1. § 12. Le but en vue duquel se fait tout le reste, ou simplement : « Le pourquoi, » comme dit le texte. — La santé n’est pas un agent, parce qu’elle est le but que poursuivent le médecin et le malade. Le médecin est le premier moteur, et les remèdes qu’il ordonne agissent en sous-ordre pour atteindre le but, qui est la guérison et la santé. — Le patient qui souffre l’action, le texte n’est pas aussi formel. — Devient quelque chose, c’est-à-dire, acquiert une qualité nouvelle que l’action exercée sur lui doit lui procurer. — Tout acquises et présentes, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Tout ce qu’il doit être, j’ai ajouté ces mots pour compléter la pensée. — Les formes, ou « les espèces. » Les formes des choses sont leur nature propre et définitive. — Des qualités et des habitudes, le texte a un seul mot. Les qualités et les habitudes étant choses acquises et permanentes, elles n’ont point à changer. La chose est ce qu’elle est ; elle n’a plus à devenir une autre chose, en acquérant une nouvelle et différente qualité. — Est toute passive, attendu que c’est la matière qui reçoit successivement tous les contraires, qui se remplacent en elle tour à tour. — A sa chaleur dans la matière, l’expression est un peu obscure, malgré