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prise dans son sens le plus général, s’applique aux corps qui ont une position, l’un des corps en contact pouvant mouvoir, et l’autre pouvant être mu, et le moteur et le mobile n’ayant d’autre rapport entr’eux que celui d’action et de souffrance.

§ 10.[1] Dans les cas les plus ordinaires, la chose qui est touchée touche la chose qui la touche ; car presque tous les objets que. nous pouvons observer sont mis en mouvement avant de mouvoir aussi à leur tour ; et dans tous ces cas, il semble qu’il y a nécessité que l’objet qui est touché touche l’objet qui le touche. Mais nous disons qu’il se peut parfois aussi que le moteur seul touche l’objet auquel il donne le mouvement, et que l’objet qui est touché ne touche pas l’autre qui le touche. Comme les corps homogènes ne meuvent que quand ils sont mus eux-mêmes, il faut, ce semble,

    § 9. Prise dans son sens le plus général, et en même temps, le plus propre. — S’applique aux corps qui ont une position, voir plus haut, § 6. — L’un des corps en contact, le texte n’est pas aussi formel. — Que celui d’action et de souffrance, le texte dit : « Dans les choses où il y a action et souffrance. »

    ne résulte pas très clairement de ce qui précède.

  1. § 10. Dans les cas les plus ordinaires, il semble que tout ce § est une digression, et qu’il ne tient pas très nécessairement à ce qui précède. — Que nous pouvons observer, ou « que nous avons devant nous. » - Avant de mouvoir aussi à leur tour, le texte n’est pas aussi formel ; mais la pensée n’est pas douteuse. — Ne touche pas l’autre, moralement ceci est possible, comme le prouve l’exemple cité à la fin du § ; mais matériellement les deux choses se touchent réciproquement ; et il est impossible qu’une chose en touche une autre sans en être touchée. L’action peut ne venir que d’un seul côté et n’être pas rendue ; mais le contact, comme le mot même l’indique, est toujours réciproque. L’exemple du moteur immobile n’est pas concluant, parce que la transmission du mouvement peut avoir lieu à distance et sans contact proprement dit. — Les corps homogènes, cette expression est un peu vague. Philopon l’explique en comprenant qu’il s’agit de corps composés de la même matière, et pouvant ainsi rendre l’action qu’ils reçoivent ; voir plus loin, ch. 7, § 5. — Ce semble, peut-être l’expression aurait