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cessairement qu’il y ait une seule nature sujette à ces deux phénomènes. Sans doute, soutenir que toutes les choses sont dans ce même cas, ce ne serait pas exact ; et ceci ne s’observe en effet que dans les choses subordonnées les unes aux autres.

§ 4.[1] Mais si l’on veut s’expliquer nettement l’action, la souffrance et le mélange, il faut, nécessairement aussi, étudier ce que c’est que le contact des choses entr’elles. Les choses ne peuvent pas réellement agir et souffrir l’une par l’autre, quand elles ne peuvent pas se toucher mutuellement ; et si elles ne se sont pas touchées antérieurement, d’une façon quelconque, elles ne peuvent pas du tout être mêlées l’une à l’autre. Il faut donc d’abord définir ces trois phénomènes : le contact, le mélange, et l’action.

§ 5.[2] Partons de ce principe : c’est que, pour toutes les choses où il y a mélange, il faut absolument qu’elles puissent se toucher entr’elles ; et si l’une agit et que l’autre souffre, à proprement parler, il faut encore que ce contact soit possible. voilà notre motif pour parler d’abord du contact.

    à ces deux phénomènes, le texte n’est pas aussi développé. — Subordonnées les unes aux autres, en ce sens qu’elles peuvent agir les uns sur les autres. Peut-être pourrait-on traduire aussi : « Dans les choses où il y a réciprocité des unes aux autres. »

  1. § 4. Nettement, j’ai ajouté ce mot, qui est implicitement compris dans l’expression du texte, et qui complète la pensée. — Des choses entr’elles, j’ai ajouté ces mots. — Ces trois phénomènes, on pourrait traduire aussi : « ces trois mots. » L’expression du texte est tout à fait indéterminée.
  2. § 5. A proprement parler, ceci signifie d’après, le commentaire de Philopon, que c’est un contact purement matériel dont il s’agit ici. On dit bien qu’une calomnie touche celui qui en est l’objet ; mais ce contact est purement moral ; et ce n’est pas en ce sens qu’Aristote prend l’idée de se toucher, en l’appliquant aux choses ; voir plus bas, § 10. — Que ce contact soit possible, le texte