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et par l’action. Mais l’union n’est qu’un mélange ; et l’on ne nous a pas défini clairement ce que nous devons entendre par le mélange des corps. D’autre part, il n’est pas possible non plus qu’il y ait altération, ni désunion ou réunion, sans un sujet qui agisse et qui souffre ; car ceux qui admettent la pluralité des éléments, les font naître de l’action et de la souffrance réciproques des uns sur les autres.

§ 3.[1] Cependant il faut bien toujours arriver à dire que toute action vient d’un seul et unique élément ; et voilà comment Diogène avait raison en soutenant que, si tous les éléments ne venaient pas d’un seul, ils ne pourraient avoir entr’eux ni action ni souffrance réciproques, et que, par exemple, le chaud ne pourrait pas se refroidir, ni le froid s’échauffer de nouveau. Ce n’est pas, disait-il, la chaleur et le froid qui se changent l’un dans l’autre ; mais évidemment c’est le sujet qui subit le changement. Par conséquent, concluait Diogène, dans les corps où il peut y avoir action et souffrance, il faut né

    — N’est qu’un mélange, l’idée n’est peut être pas très juste. — L’on ne nous a pas défini clairement, le texte est un peu plus vague. — Sans un sujet qui agisse et qui souffre, ce sujet est celui qui, sans cesser d’être, peut successivement recevoir les contraires, ainsi qu’on l’explique un peu plus bas, § 3.

  1. § 3. Que toute action, l’expression est bien indéterminée ; mais j’ai dû répéter, comme le texte, ce même mot, qui a été employé un peu plus haut. — Diogène, sous-entendu : « d’Apollonie. » - Tous les éléments ne venaient pas d’un seul, le texte se sert d’un simple pronom au pluriel ; j’ai dû préciser davantage ma traduction. — Ni action ni souffrance, c’est-à-dire agir les uns sur les autres réciproquement, ceux-ci supportant l’action que ceux-là produisent. — Disait-il, j’ai ajouté ces mots, qu’autorise la tournure du texte. — La chaleur et le froid, j’aurais voulu que notre langue me permît de dire : « la froidure, » au lien de : « le froid. » - C’est le sujet, c’est-à-dire, le même corps qui est tour à tour froid ou chaud, et qui, tout en subsistant, peut changer d’état et de manière d’être. — Concluait Diogène, j’ai ajouté ces mots, par les mêmes motifs que ci-dessus. — Sujette