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CHAPITRE VI.

De l’action réciproque des éléments les uns sur les autres ; de leur mélange ; opinion de Diogène d’Apollonie. Pour comprendre que les éléments agissent ou souffrent les uns par les autres, il faut expliquer ce qu’on entend par leur contact : sens divers de ce mot. Différences du mouvement et de l’action ; le moteur immobile n’a pas besoin nécessairement de toucher l’objet qu’il meut ; l’objet mu peut ne rien toucher à son tour. Fin de la théorie du contact.


§ 1.[1] Comme il faut, en étudiant la matière et conséquemment les éléments, dire tout d’abord s’ils sont ou ne sont pas, si chacun d’eux est éternel ou s’ils sont créés d’une façon quelconque, et, étant créés, s’ils peuvent tous se produire mutuellement de la même manière, ou si l’un d’eux est antérieur aux autres, il s’ensuit qu’il est nécessaire de bien déterminer préalablement les choses dont on n’a parlé jusqu’à cette heure que d’une façon très vague et très insuffisante.

§ 2.[2] En effet, tous ceux qui admettent la création pour les éléments eux-mêmes, aussi bien que pour les composés qui en résultent, se bornent à tout expliquer par la réunion et la désunion, par la passivité

  1. Ch. VI, § 1. Comme il faut, j’ai conservé la tournure de la phrase grecque, quoique cette phrase doive paraître un peu longue dans la traduction. — S’ils sont créés, ou « se produisent. » - Dont on n’a parlé, il est probable qu’il s’agit des philosophes antérieurs, et qu’Aristote n’entend pas parler de ses propres théories. — Très vague et très insuffisante, il n’y a qu’un seul mot dans le texte.
  2. § 2. Qui admettent la création, le texte dit simplement : « Qui créent, » qui engendrent, qui produisent. — Se bornent à tout expliquer, le texte n’est pas aussi formel. — La passivité, pour ne pas dire : « la passion. »