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seront alors plus grands. Mais si cette matière ajoutée en arrive à ne pouvoir plus rien produire, et si, de même que l’eau en se mêlant de plus en plus au vin arrive à le rendre de plus en plus aqueux, et à le convertir enfin tout à fait en eau, alors elle pourra amener la destruction de la quantité ; mais la forme et l’espèce n’en demeureront pas moins.

    texte. A les en croire, il s’agirait ici de l’exemple de la flûte (aûlos pour aülos), où l’on pourrait distinguer, comme dans tout autre instrument, la forme outre la matière. Cette hypothèse ne dissipe pas du tout l’obscurité de ce passage, et il faut le laisser tel qu’il est, en reconnaissant qu’on ne peut le rectifier. — Cette matière ajoutée, l’expression du texte est tout à fait indéterminée ; j’ai cru devoir être plus précis dans la traduction. — Rien produire, ici j’ai conservé au contraire l’expression du texte dans toute sa généralité ; parce que j’aurais craint de l’altérer, en essayant de la rendre moins vague. « Ne rien produire » signifie sans doute que la matière ajoutée ne peut plus être assimilée à la substance du corps auquel elle se joint. — La destruction de la quantité, il semble que ce serait plutôt « de la qualité ; » mais il n’y a pas de variante. — La forme et l’espèce, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — N’en demeureront pas moins, il semble au contraire, d’après l’exemple même qui vient d’être cité, que la forme et l’espèce disparaissent, puisque le vin se change définitivement en eau par l’addition du liquide qui y est versé.