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la quantité, prise dans son sens universel, ne se produit pas plus ici que ne pourrait se produire l’animal, lequel ne serait ni homme, ni aucun animal particulier. De fait, il en est ici de la quantité, comme là il en est de l’universel. Ainsi donc, la chair et l’os nu la main, ou les nerfs et les parties similaires de ces organes, s’accroissent, parce qu’une certaine quantité de matière vient sans doute s’y ajouter, mais sans que cette matière soit une quantité appréciable de chair. En tant donc que l’élément nouveau est l’un et l’autre en puissance, et par exemple une certaine quantité de chair, en ce sens, cet élément accroit le corps ; car il faut qu’il devienne de la chair, et de la chair en une certaine quantité. Mais c’est en tant seulement qu’il est de la chair,

    § 17. Prise dans son sens universel, l’expression du texte est plus indéterminée, et la nuance est très difficile à rendre. On pourrait traduire aussi : « Mais ce n’est pas l’universel, qui devient ici une certaine quantité. » - L’animal, d’une manière vague et non spéciale. L’animal, compris universellement, n’existe pas ; mais il existe tel ou tel animal particulier, dans lequel se retrouve l’idée générale d’animal. — De la quantité, prise au sens universel. — De l’universel, c’est-à-dire de l’Idée ; la quantité comprise abstraitement n’existe pas plus que l’animal abstrait. — Les parties similaires, c’est-à-dire, les parties élémentaires, qui n’ont plus entr’elles aucune différence, et qui sont toutes pareilles. — Une certaine quantité de matière, toutes ces distinctions peuvent paraître bien fines et même bien subtiles ; mais elles sont exactes ; et les phénomènes sont eux-mêmes si délicats qu’il ne faut pas trop s’étonner, s’il y a tant de peine à les décrire. — Une quantité appréciable, j’ai ajouté ce dernier mot, pour éclaircir la pensée. En appliquant ceci aux aliments dont nous nous nourrissons, il est bien vrai que le pain est une quantité qui vient s’ajouter à notre chair ; mais il est également vrai qu’il n’est pas encore de la chair précisément. — L’élément nouveau, le texte n’est pas aussi précis. — L’un et l’autre en puissance, c’est-à-dire, d’après le commentaire de Philopon, de la chair en puissance d’une manière générale, et aussi une certaine quantité de chair en puissance également. En d’autres termes, il faut que l’élément nouveau puisse, à la fois, devenir de la chair, et une certaine quantité de chair, qui, en se joignant au corps, puisse lui donner