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sont également diaphanes et froids, alors il ne faut plus que l’une de ces deux propriétés seulement appartienne au corps dans lequel se fait le changement. Quand il n’en est pas ainsi, ce n’est qu’une simple altération ; par exemple, dans le cas où l’homme musicien est venu à disparaître, et l’homme non-musicien s’est produit et a paru. Mais l’homme n’en demeure pas moins toujours le même. Si donc ce n’était pas essentiellement une propriété ou affection de cet être que l’habileté ; ou l’ignorance, en fait d’art musical, alors il y aurait production de l’un des phénomènes et destruction de l’autre. Aussi voilà pourquoi ce ne sont là que des modifications de l’homme, tandis que c’est production et destruction de l’homme qui est musicien, et de l’homme qui ne sait pas la musique. Il n’y a là qu’une affection du sujet qui subsiste, et c’est là

    on peut se demander si les qualités du premier doivent aussi disparaître complètement avec lui ». Aristote répond que non, lorsque la qualité est commune à l’être qui périt, et à celui qui naît par le changement. Ainsi l’eau, bien qu’elle vienne de l’air qui a péri, a encore les propriétés de l’air, étant diaphane et froide ainsi que lui. Telle est l’explication des commentateurs, que je reproduis ; il eût été à désirer que le texte fût plus développé. — Seulement, j’ai ajouté ce mot. — Quand il n’en est pas ainsi, c’est-à-dire, quand l’objet produit n’a pas les mêmes qualités que l’objet détruit. — Ce n’est qu’une simple altération, le texte est un peu moins précis. L’altération est un simple changement de qualité ; ce n’est pas un changement substantiel. — L’homme musicien est venu à disparaître, j’ai conservé la tournure du texte, aussi bizarre en grec que dans notre langue. — Mais l’homme, c’est-à-dire, l’être substantiel qui est tour à tour musicien et non-musicien. — Une propriété ou affection, il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Que l’habileté ou l’ignorance en fait d’art musical, le texte est très concis ; et ma traduction n’a pu être aussi concise que lui. — Production… et destruction, comme pour les substances. — Des modifications, ou affections. — De l’homme, qui subsiste sous ces changements divers. — De l’homme qui est musicien, et qui n’est plus simplement homme, pris