Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/229

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encore ainsi que l’airain est tantôt arrondi, et tantôt anguleux, tout en restant le même substantiellement.

§ 3.[1] Mais lorsque l’être vient à changer tout entier, sans qu’il reste rien de sensible, en tant que seul et même sujet, et que, par exemple, le sang se forme en venant de toute la semence, que l’air vient de toute l’eau, ou réciproquement, l’eau de tout l’air ; alors il y a, dans ce cas, production de l’un, et destruction de l’autre. C’est surtout vrai, lorsque le changement passe de l’insensible au sensible, soit pour le sens du toucher, soit pour tous les autres sens ; par exemple, lorsqu’il y a production d’eau, ou lorsqu’il y a dissolution de l’eau en air ; car l’air est comparativement à peu près insensible.

§ 4.[2] Mais si dans ces choses, il subsiste quelque qualité identique pour les deux termes de l’opposition, dans l’être qui naît, et dans celui qui est détruit ; et si par exemple, lorsque l’eau se forme en venant de l’air, ces deux éléments

    de la substance ; c’est la condition essentielle, et sans laquelle l’altération ne pourrait avoir lieu. — Substantiellement, j’ai ajouté ce mot, pour rendre la pensée encore plus claire.

  1. § 3. Mais lorsque l’être vient à changer, définition de la production ou du Devenir des choses. — Tout entier, c’est la condition essentielle de la génération ; autrement, il n’y aurait qu’altération. — Le sang se forme en venant de toute la semence, c’est au contraire la semence qui vient du sang, à moins que le mot de Semence n’ait ici une signification particulière. Production de l’un et destruction de l’autre, j’ai pris des expressions aussi vagues que celles du texte. — Comparativement, j’ai ajouté ce mot.
  2. § 4. Mais si dans ces choses, le commentaire des Coïmbrois trouve avec raison que la pensée de ce § est obscure, et les explications de Philopon ne l’éclaircissent pas. Il semble qu’Aristote veut répondre à quelque objection, qu’il n’exprime point précisément. « Dans la production, l’être naît tout entier, et le changement l’atteint en totalité ; dans l’altération, les qualités seules sont soumises à changer. Lors donc qu’il y a production d’un nouvel élément,