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§ 5.[1] Mais, comme tout le monde, presque sans exception, croit en général que la production et l’altération des choses sont des phénomènes très différents, et que les choses, pour se produire ou se détruire, doivent se combiner ou se séparer, tandis qu’elles s’altèrent par les changements de leurs propriétés, il faut nous arrêter à ces questions, qui offrent, en effet, de nombreuses et réelles difficultés. Si l’on ne fait de la production des choses, par exemple, qu’une combinaison, cette théorie a une foule de conséquences insoutenables. Mais il y a d’autres arguments en sens contraire non moins décisifs, et qu’il est très difficile de réfuter, démontrant que la production ne peut pas être autre chose qu’une simple combinaison, et que, si la production n’est pas une combinaison, dès lors il n’y a plus du tout de production, et qu’elle n’est qu’une altération. Il n’en faut pas moins essayer de résoudre ces difficultés, toutes graves qu’elles sont.

§ 6.[2] Le point essentiel, au début de toute cette discussion, c’est de savoir si les choses se produisent, s’altèrent, et s’accroissent, ou souffrent les phénomènes contraires à ceux-là, parce qu’il y a des atomes, c’est-à-dire des grandeurs

    mêmes lettres, ce serait plutôt : « avec les lettres de l’alphabet. »

  1. § 5. Tout le monde, en y comprenant Anaxagore et Empédocle. — La production et l’altération des choses, il est difficile en effet de confondre ces phénomènes et de les réduire l’un à l’autre. La distinction que fait le texte est fort claire. — Il faut nous arrêter, ce sera l’objet de tout ce chapitre et des chapitres suivants. — Une foule de conséquences insoutenables, c’est bien vague.
  2. § 6. C’est de savoir, s’il y a ou s’il n’y a pas d’atomes. — Se produisent, s’altèrent et s’accroissent, ce sont les trois espèces de mouvements, dont les choses sont susceptibles. — Les phénomènes contraires à ceux-là, c’est-à-dire la destruction, l’altération en une qualité opposée, et le décroissement. — Des atomes, c’est-à-dire, j’ai ajouté ces mots. —