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froid, le blanc et le noir, le sec et l’humide, le mou et le dur, et toutes les autres propriétés analogues, ainsi que le dit encore Empédocle :

« Le soleil est partout blanc et plein de chaleur ;
« Partout la pluie étend son voile et sa froideur. »

Il fait les mêmes distinctions pour tout le reste des choses ; et par conséquent, si l’eau ne peut venir du feu, ni la terre venir de l’eau, il s’ensuit que le noir ne peut pas davantage venir du blanc, ni le dur venir du mou : et le même raisonnement s’appliquerait à tous les autres changements. Or, c’était là précisément ce qu’on entendait par altération.

§ 9.[1] Mais n’est-il pas évident qu’il faut toujours supposer l’existence d’une seule et unique matière pour les contraires, soit qu’elle change en se déplaçant dans l’espace, soit qu’elle change par accroissement ou diminution, soit qu’elle change par altération ? Il faut qu’il n’y ait qu’un seul élément, et une seule et même matière, pour toutes

    ou d’une manière un peu moins concise ; « des différences que présentent les éléments. » - Le chaud et le froid, d’une manière générale, toutes les oppositions par contraires, qui se succèdent et se remplacent dans un même sujet. — Il s’ensuit, ce n’est pas une conséquence qui ressorte nécessairement du système d’Empédocle. — Or, c’était là précisément ce qu’on entendait par l’altération, il ne semble pu qu’Empédocle le nie.

  1. § 9. Mais n’est-il pas évident, pour cette théorie, voir la Physique, livre 1, ch. 7, § 9 ; et les Catégories, ch. 11. — En se déplaçant dans l’espace… par accroissement… par altération, ce sont la trois espèces de mouvement admises par Aristote et étudiées dans la Physique. — Seule et même matière, le texte