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mocrite. En effet, Anaxagore reconnaît pour éléments les corps composés de parties similaires, les Homoeoméries, tels que l’os, la chair et la moelle, et toutes les autres substances, dont chaque partie est synonyme du tout.

§ 4.[1] Démocrite et Leucippe prétendent que tous les corps sont composés primitivement d’indivisibles ou d’atomes, lesquels sont infinis, et par le nombre et par leurs formes, et que les corps ne diffèrent essentiellement entre eux que par les éléments dont ils sont formés, et par la position et par l’ordre de ces éléments.

§ 5.[2] Anaxagore semble ici d’une opinion opposée à celle d’Empédocle ; car ce dernier dit que le feu, l’eau, l’air et la terre, sont les quatre éléments, et qu’ils sont plus simples que la chair ou l’os, ou telles autres des Homoeoméries, ou corps à parties

    ordinaires de la terre, de l’eau, de l’air et du feu. Selon Empédocle, les quatre derniers étaient purement passifs ; les deux autres sont actifs et moteurs. — De parties similaires, les Homoeoméries, l’une de ces expressions n’est que la traduction de l’autre. — Dont chaque partie en synonyme du tout, ainsi une partie de l’os est encore de l’os, une partie de chair est encore de la chair, tandis que la partie de la main n’est pas une main, etc. Ainsi il y a autant d’homoeoméries que de substances différentes ; et c’est en ce sens que les éléments d’Anaxagore sont infinis en nombre.

  1. § 4. D’indivisibles ou d’atomes, l’un des mots traduit l’autre simplement ; celui d’atomes est plus habituel. Philopon essaie de démontrer ici en quoi le système d’Épicure, sur les atomes, diffère de celui de Démocrite. Épicure admet que les atomes sont infinis en nombre ; mais il n’admet pas qu’ils le soient en figures. — Que par les éléments dont ils sont formés, ou bien : « d’où ils viennent. » Voilà pour la diversité infinie de la nature des atomes. — Par la position et par l’ordre, voilà pour l’infinité des formes.
  2. § 5. Semble ici d’une opinion opposée, Philopon ne trouve pas qu’entre l’opinion d’Anaxagore et celle d’Empédocle, il y ait autant de distance qu’Aristote l’indique. — Le feu, l’eau, l’air et la terre, j’ai conservé l’ordre même dans lequel Aristote énumère ces quatre éléments. — Qu’ils sont plus simples que la chair, il semblerait résulter de la tournure de cette phrase qu’Émpédocle aurait pu connaître et critiquer le système