Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

propre histoire. Nous descendons de la Grèce, et sans elle nous ne serions pas ce que nous sommes.

C’est elle qui a instruit Rome ; et c’est par Rome et par la Grèce que le Christianisme nous a conquis et civilisés, profitant lui-même de tout ce qui l’avait précédé et lui frayait la route. La science sous toutes les formes avait manqué à l’orient ; c’est la Grèce qui l’a inventée et qui nous l’a transmise[1]). Rome, et le monde moderne tout entier depuis l’invasion des barbares, n’ont fait que suivre cette trace, parfois bien effacée, mais jamais perdue. En m’efforçant de jeter un jour nouveau sur ces premiers vestiges, j’ai voulu rendre justice à nos ancêtres et nous rappeler nos devoirs en rappelant leurs titres et leurs services.

L’intelligence humaine marche bien lentement, quoi qu’elle en puisse penser ; et dans la route indéfinie qu’elle parcourt, il est bon qu’elle porte quelquefois ses regards en arrière, pour voir d’où elle est partie, et mieux conduire ses pas dans l’avenir illimité qui l’attend.


Février 1866.

  1. Voir ma préface au Traité du Ciel d’Aristote, page LXXXIX.