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des théories qui s’en rapprochaient beaucoup. On doit revendiquer pour eux ce mérite, qui ne laisse pas d’être encore assez haut.

Tel est le sens véritable de ce système de l’unité dans l’école d’Élée, si souvent obscurcie et rapetissée à des proportions peu exactes. L’unité Éléatique n’est pas autre chose que Dieu, recherché, entrevu, étudié, comme on pouvait le faire à ces débuts de la science et de l’observation ; ce n’était pas encore tout à fait l’Intelligence d’Anaxagore, encore bien moins la providence de Socrate et de Platon ; mais c’était le pressentiment certain de tout cela ; et malgré les justes critiques qu’on peut adresser à l’école dont Xénophane est le chef, ce sont ces vues sublimes qui font sa grandeur et son importance dans l’histoire de la philosophie.

Je m’arrête ici, et je résume, pour plus de clarté, les idées que je viens de développer, avec moins de concision peut-être que je n’eusse voulu le faire.

L’avènement de la philosophie dans notre monde occidental m’a paru un fait si considérable que j’ai voulu l’entourer de toutes les lumières suffisantes, en interrogeant l’histoire sur les peuples et sur les circonstances au milieu desquelles il s’est produit. Il est très remarquable que ce fait se soit passé au contact de l’Europe et de l’Asie, et à leur première rencontre, la guerre de Troie, où elles s’étaient heurtées auparavant,