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nombre d’hommes libres suffisaient pour repousser sur terre une multitude infinie de barbares ; mais il n’était pas encore prouvé que cela fût possible sur mer… Ils méritent donc des éloges ces braves marins qui délivrèrent les Grecs de leur frayeur, et rendirent les vaisseaux des Perses aussi peu redoutables que leurs soldats. Le troisième fait de l’indépendance grecque, en date et en vaillance, est la bataille de Platée, la première dont la gloire ait été commune aux Lacédémoniens et aux Athéniens. La conjoncture était critique, le péril imminent ; ils triomphèrent de tout. Tant de vertu mérite nos éloges et ceux des siècles à venir. »

Et Aspasie, à quoi attribue-t-elle ce courage et cette gloire ? A une seule cause, à la liberté, dont jouissait Athènes :


« Voilà pourquoi les ancêtres de ces guerriers et les nôtres, et ces guerriers eux-mêmes nés si heureusement, et élevés au sein de la liberté, ont fait tant de belles actions publiques et particulières dans le seul but de servir l’humanité[1]. »


Le panégyrique est au niveau des

  1. Ménexène de Platon, traduction de M. V. Cousin, pages 196 et suivantes C’est aussi ce qu’Eschyle met dans la bouche du chœur, répondant à Atossa, mère de Xerxès : « Nul mortel ne peut dire que les Athéniens sont ses esclaves ou ses sujets ;  » Les Perses, V. 242.