Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’apparence et de stature. On peut dire que c’est avec le printemps qu’une telle contrée a le plus de rapport, à cause de la constitution et de la douceur des saisons de l’année. Mais ni le courage viril, ni la patience dans les fatigues, ni la souffrance dans le travail, ni l’énergie morale ne se développent dans une telle nature, que la race soit indigène ou étrangère ; et nécessairement l’amour du plaisir l’emporte sur tout le reste. Quant à la pusillanimité et au défaut de courage, si les Asiatiques sont moins belliqueux et d’un naturel plus pacifique que les Européens, la cause en est surtout dans le climat, qui n’offre de grandes vicissitudes ni de chaud ni de froid, mais dont les inégalités ne sont que peu sensibles.

Là, en effet, l’intelligence n’éprouve pas de secousses, et le corps ne subit pas de changements extrêmes, impressions qui rendent le caractère plus farouche et qui y mêlent une part plus grande d’indocilité et de fougue qu’une température toujours égale. Ce sont les changements du tout au tout qui éveillent l’intelligence humaine et l’empêchent de s’endormir dans l’immobilité. Telles sont les causes d’où dépend, ce me semble, la pusillanimité des Asiatiques. Il faut y ajouter les institutions. La plus grande partie de l’Asie est soumise à des rois. Or, là où les