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enseigna la règle, à ce qu’on assure, et qui divulgua le système et peut-être aussi les livres du maître.

Ce qui n’est pas moins certain, c’est que Pythagore, tout philosophe qu’il est, conserve, à nos yeux, quelque chose de l’hiérophante, si ce n’est dans ses idées, au moins dans la société qu’il organise et où l’on n’entre que par une sévère initiation. Le Pythagorisme n’est pas ouvert aux profanes comme le naturalisme de Thalès, ou la métaphysique de Xénophane. Pythagore a des élèves ; mais ils font partie d’une communauté régulière, soumise aux plus strictes observances et renfermée dans des limites infranchissables ; c’est une sorte de cité philosophique, religieuse et politique, étroite et rigide. Elle porte bientôt ombrage à ses voisins, qui la détruisent par le fer et par le feu, d’autant plus aisément qu’elle est toute pacifique. Évidemment, cette organisation de l’école pythagoricienne rappelle les collèges des prêtres Égyptiens, et peut-être aussi ceux des Mages. La métempsycose est un dogme tout oriental, qui ne s’est point naturalisé dans le monde Hellénique, quoique Platon l’ait pris sous son patronage. Pythagore, tout ensemble le fondateur d’une école, le chef d’une association, l’initiateur d’une doctrine qui ne s’adresse qu’à des adeptes, est le seul parmi les philosophes Grecs à nous présenter ces aspects. On doit croire que ce sont ses voyages en Égypte et en Chaldée