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Ainsi, ni la Chine, ni l’Inde, ni la Perse, ni même l’Égypte, n’ont inspiré aux Grecs leur philosophie. Je dirai, tout à l’heure, quelle part d’influence les doctrines égyptiennes ont pu exercer sur celle de Pythagore ; mais, d’une manière générale, on peut affirmer que la philosophie grecque. considérée à son berceau, est profondément originale ; et que l’idée de la science telle qu’elle a été conçue alors, l’a été pour la première fois par l’esprit humain. C’est là un très grand résultat. Je m’y fie d’autant plus volontiers qu’il n’est pas nouveau. Les considérations qui précèdent le démontrent ; mais bien avant moi d’autres avaient émis cette opinion, sans en avoir déjà toutes les raisons que nous en possédons aujourd’hui.

Le docte et consciencieux Brucker, qui écrivait voilà juste un siècle, avant d’arriver à la philosophie grecque, recherche les débuts de la philosophie dans la terre entière ; il interroge successivement les Hébreux, les Chaldéens, les Perses, les Indiens, les Arabes, les Phéniciens, les Égyptiens, et une foule d’autres peuples. Il n’y rencontre pas la philosophie, qu’il leur demande bien en vain ; et, abordant enfin la Grèce :

« Maintenant, dit-il, arrivons-en aux Grecs, ce peuple illustré, dès le berceau même de la nation, par la culture de la sagesse et des arts, chez qui la philosophie a