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pu en rien connaître quand ils commençaient eux-mêmes à philosopher. Les voyages de Pythagore, en supposant qu’ils l’aient conduit jusqu’à Babylone et à Suse, ne lui ont pas appris des systèmes qui n’étaient pas nés encore dans le Pandjab ou sur les bords du Gange.

II faut ajouter que les Darçanas de la philosophie hindoue, tels qu’ils nous sont connus depuis Colebrooke, et par tous les renseignements postérieurs à ses fameux Mémoires, n’ont quoi que ce soit de commun avec les systèmes de la philosophie grecque de ces premiers temps. Ni dans Thalès, ni dans Pythagore, ni dans Xénophane, on ne peut surprendre aucune trace de ressemblance et d’imitation ; et cela se conçoit, puisque, selon toute apparence, la philosophie brahmanique ne s’est développée que deux ou trois siècles plus tard.

Sortant de l’Inde, il serait bien plus inutile encore de pousser nos recherches jusqu’à la Chine. Lao-Tseu passe pour avoir vécu dans le VIe siècle avant l’ère chrétienne ; mais les premiers philosophes grecs, eussent-ils lu le Tao-té-King, le Livre de la Voie et de la Vertu, qu’auraient-ils pu y trouver à leur usage[1] ?

  1. Voir l’ouvrage de M. Stanislas Julien, le Lao-tseu-tao-te-king, Imprimerie royale. 1842.