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n’ont été connus du monde grec que par l’expédition aventureuse d’Alexandre, et par l’ambassade de Mégasthène. Mais Alexandre et Mégasthène sont, de deux cents ans au moins, postérieurs à nos sages de Samos, de Milet et de Colophon.

Il est vrai que l’Inde, par un contraste frappant avec l’Égypte, la Judée et la Perse, possède une vraie philosophie. Nous en connaissons l’ensemble et déjà quelques monuments particuliers. En attendant une étude plus complète, nous savons que cette philosophie remplit toutes les conditions qui constituent la science telle que nous l’entendons aujourd’hui, telle que les Grecs l’ont toujours entendue. Elle est absolument indépendante, et elle a pour but, comme la sagesse des Grecs, de comprendre le monde et l’homme. Sans doute, elle les étudie fort mal l’un et l’autre ; mais elle en a fait son occupation unique ; et dans l’histoire générale de l’esprit humain, elle doit tenir une place considérable avec les six écoles qui la divisent et la composent.

Quelle est la date de cette philosophie ? A quel moment la rapporter ? C’est là tout ce qui nous intéresse ici.

On avait cru longtemps que l’une au moins de ces écoles, celle du Sânkhya-ath de Kapila, avait précédé l’apparition du Bouddhisme ; et comme le Bouddha est mort en l’an 543 avant l’ère chrétienne, le Sânkhya