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débrouillé, quelques lignes principales se détachent, certaines quoique très vagues. On peut affirmer que tels monuments de l’esprit Hindou sont plus anciens ou plus récents que tels autres. Ainsi les Védas, et surtout le Véda historique, comme on l’a surnommé avec bien de l’indulgence, le Rik, sont de beaucoup antérieurs à tout le reste. Les Védas, ou tout au moins celui-là, n’ont guère moins de quinze siècles avant l’ère chrétienne. Mais, dans ces hymnes poétiques, il n’y a pas de philosophie. La mythologie exubérante qui s’y développe ne laisse pas de ressembler à la mythologie grecque, de même que les deux idiomes de la Grèce et de l’Inde brahmanique ont une ressemblance fraternelle. Mais le caractère philosophique y manque entièrement. Les Oupanishads, où on pourrait le retrouver peut-être après les Brahmanes, sont certainement postérieures aux temps qui nous occupent ; et tandis que Thalès, Pythagore et Xénophane sont du VIe siècle avant notre ère, on ne peut pas faire remonter au-delà du IVe siècle les Oupanishads les plus vieilles.

Ainsi là encore les Grecs n’ont pu rien emprunter, en supposant même que dès-lors il fût possible d’entretenir quelque commerce un peu suivi avec les sages des bords de l’Indus, sans parler de ceux du centre ou de l’est de la presqu’île. Les Gymnosophistes