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conjurés, conduits par le Perse Darius, fils d’Hystaspe, égorgent les deux frères, détenteurs illégitimes du pouvoir. Ce sont des Mages qui expliquent le songe de Xerxès, quand il se dispose à marcher contre la Grèce, et c’est sur leur avis qu’il se décide. Quand il est en marche et sur les bords du Strymon, des Mages immolent des chevaux blancs, pour obtenir de favorables augures. La flotte, ayant été dispersée (en 480 avant J.-C.), par une tempête sur les côtes de Thrace, au cap Sépias, non loin de l’Athos, où une autre flotte avait péri dix ans auparavant, les Mages offrent des victimes au Vent et l’apaisent le quatrième jour. En un mot, on ne peut jamais faire un sacrifice sans la présence obligée d’un Mage, qui, pour accomplir la cérémonie pieuse, chante ce qu’Hérodote appelle une Théogonie.

Delà, dans l’antiquité Grecque et surtout à Rome, la réputation, et en même temps aussi l’horreur, des Mages. C’est de leur nom que s’appelle cet art mystérieux de la magie, redoutable dans l’opinion du vulgaire, qui faisait sans doute beaucoup de dupes, et que Pline a flétri avec plus de colère qu’il n’en mérite[1]. Dès le temps d’Aristote, ces accusations

  1. Pline, Histoire naturelle, livre XXX, consacré tout entier à cette question.