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sans peine ; car Solon aussi y était allé ; et, suivant toute apparence, il ne s’était pas borné à parler de l’Atlantide avec les prêtres de Saïs[1]. Il est assez probable aussi que de l’Égypte Pythagore aura poussé en Chaldée, et que là il aura conféré avec les Mages, de même qu’il avait conversé avec les prêtres égyptiens. Grâce à la route royale que Darius avait fait construire, on se rendait de Sardes à Suse, au fond de la Perse, au-delà de l’Euphrate et du Tigre, sans autre embarras que la longueur d’un voyage qui durait trois mois. On ne voit pas pourquoi l’amour de la science n’aurait pas fait entreprendre de tels voyages, quand la politique, même avant la route de Darius, exigeait à tout moment des rapports de ce genre. Les sages parmi les Grecs ont été tentés de visiter l’Égypte, la Phénicie et la Chaldée, pays très curieux où ils croyaient trouver des trésors de science ; et, en réalité, ils ont bien pu parcourir ces contrées lointaines, quoiqu’elles fussent peu accessibles.

Qu’en ont-ils rapporté ? Aujourd’hui, et par suite de toutes les découvertes philologiques et archéologiques de notre siècle, hiéroglyphes, inscriptions cunéiformes, papyrus égyptiens, livres

  1. Voir le Timée de Platon, traduction de M. V. Cousin, p. 107 et suiv.