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On peut prendre soi-même toute cette peine, écrire ses lettres de sa propre main, les cacheter, et les faire partir ; mais on peut tout aussi bien s’en remettre à un secrétaire (librarius) ; on lui dicte la lettre qu’on n’a pas le temps d’écrire soi-même, et l’on se contente alors de la signer. Si l’on est fatigué, si l’on a mal aux yeux surtout, c’est à une main étrangère qu’on a recours ; alors, on s’excuse auprès de son ami de l’impuissance où l’on est de tenir la plume, comme nous dirions. Ces secrétaires sont nécessairement des hommes de confiance, puisqu’ils doivent partager les secrets de la famille, des affaires, de la politique. Le plus souvent ils justifient l’estime qu’on leur accorde ; parfois ils trahissent leurs maîtres ; et ils se sauvent, en emportant les papiers. Comme ce sont d’ordinaire de simples esclaves, on les poursuit, on les ressaisit ; et il faut qu’ils soient réfugiés bien loin pour qu’on ne puisse pas les atteindre. A un serviteur infidèle ou incapable, on en substitue promptement un autre, qui est plus honnête ou plus habile ; et la correspondance n’est pas interrompue longtemps.

Si le commerce épistolaire est si rapide et si aisé pour l’usage privé, tout ce qui concerne la chose publique ne l’est pas moins. La rédaction de tous les actes officiels se fait avec une égale facilité. Dès que ces actes ont été accomplis dans les formes