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fois les expressions incomplètes qui ne rendraient pas tout à fait la pensée ; on revient à plusieurs reprises sur son style ; on le polit ; on l’aiguise. Si l’émotion de celui qui écrit est trop vive, il laisse parfois tomber ses larmes, qui effacent l’écriture. Quand la lettre est finie, on la ferme et on la cachette (obsignare). Si l’on a commis quelque oubli, si quelque détail a échappé, on ouvre sa lettre de nouveau ; et si le papier est plein, on écrit le supplément en travers (transversum). Quand on a lu la lettre qu’on vient de recevoir, et qu’elle ne contient rien qu’on veuille conserver, on la déchire (conscidere). On n’y manque point si le correspondant vous a par hasard demandé le secret. Si l’on a mis une lettre au rebut sans la déchirer, on peut la rendre à celui qui la réclame, et qui veut la faire revenir entre ses mains. Quand on manque de papier (charta, chartula), on efface ce qui est écrit sur un autre morceau, et l’on se sert de ce morceau lavé ou gratté pour un nouvel usage (delere…. in palimpsesto). Les lettres finies, on les remet en paquet (fasciculus) à un porteur, qui les rend fidèlement aux destinataires (label-tarins). On profite de l’occasion pour écrire à plusieurs amis en un seul voyage. Quand on a ouvert le paquet qu’on reçoit, on distribue les missives ; et s’il en est besoin, on expédie de nouveaux messagers pour les personnes absentes.