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jours un sérieux intérêt. Ces deux philosophes vivaient cinq ou six siècles avant notre ère ; et à cette distance, il semble que l’érudition seule puisse encore se sentir pour eux quelque sympathie surannée, et s’informer de leurs systèmes oubliés depuis si longtemps. Je ne veux pas certainement faire le procès de l’érudition ; mais je conçois les préventions qu’elle soulève, quand elle s’enfonce dans l’étude de ces temps reculés, où les documents font défaut, et dont il ne nous est resté que d’informes débris. Ici cependant plus que partout ailleurs, je demande qu’on veuille bien l’écouter un instant ; car le sujet dont elle traite, à propos de Xénophane, est un des plus importants et un des plus vivants de toute l’histoire de l’esprit humain.

Ce n’est pas moins que la naissance de la philosophie, dans le monde auquel nous appartenons.

Pour la philosophie orientale, nous ne savons et peut-être ne saurons-nous jamais rien de précis en ce qui concerne ses époques principales et ses révolutions. Les temps, les lieux, les personnages nous échappent presqu’également, insaisissables et douteux dans l’obscurité impénétrable qui les recouvre. Nous connaîtrions même ces détails avec toute l’exactitude nécessaire, qu’ils pourraient satisfaire notre curiosité sans nous toucher beaucoup. La philosophie orientale n’a pas influé sur la nôtre ; en