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de Numa Pompilius. Dans le cercueil de ce roi, retrouvé sous le consulat de P. C. Céthégus et de Baebius Tamphilus, 535 ans après sa mort, on découvrit des livres en papier. Les trois livres que la sibylle apporta à Tarquin-le-Superbe étaient en papier également ; elle en brûla deux ; et le troisième, qu’accepta le roi mieux avisé, avait été conservé jusqu’au temps de Sylla, où il périt dans l’incendie du Capitole.

Si l’on veut une preuve décisive, autant qu’étendue, de l’usage qu’on faisait du papier dans l’antiquité, on n’a qu’à parcourir la correspondance de Cicéron ; à cet égard comme à tant d’autres, on y trouvera les renseignements les plus précis et les plus piquants. On se sert du papier avec la plus extrême facilité, et l’on en fait une prodigieuse consommation. Cicéron écrit à Atticus, tous les jours et même plusieurs fois par jour, tantôt des lettres très longues, et tantôt de simples billets ; il lui envoie par son messager quelques lignes, une page (pagella), quand il n’a pas plus à lui dire, ou une suite de pages interminables, quand il s’épanche ou qu’il discute des affaires importantes. Quand une lettre peut intéresser de nombreuses personnes, on en fait faire plusieurs copies, ou l’on autorise celui à qui l’on s’adresse à vouloir bien se charger de ce soin. Si le sujet de la lettre est délicat, on rature plus d’une d’une