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les unes sur les autres, on en faisait une main (scapus), qui n’en comptait jamais plus de vingt. La largeur des feuilles était variable ; les meilleures avaient jusqu’à treize doigts ; le hiératique n’en avait guère que onze ; le papier dit Fannius, du nom d’un habile fabricant qui avait perfectionné le hiératique, n’en avait que dix ; le papier marchand était réduit à six. On pouvait aussi mettre des feuilles bout à bout, et l’on confectionnait ainsi du papier sans fin, comme le nôtre.

On estimait dans le papier, comme on le fait encore, la finesse, le corps, la blancheur, le poli. L’empereur Claude mit sa vanité à réformer le papier Auguste, qu’il trouvait trop fin et trop transparent, en faisant composer la chaîne avec des bandes de seconde qualité, et la trame, avec des bandes de première. De cette façon, on augmenta aussi la largeur, qui fut portée jusqu’à une coudée pour le plus grand papier. On préférait le papier de Claude pour les livres ; mais on garda celui d’Auguste pour la correspondance épistolaire.

On polissait le papier avec un morceau d’ivoire ou avec un coquillage bien lisse. Mais il ne fallait pas pousser cet apprêt au-delà de certaines bornes ; autrement, l’encre ne prenait plus aussi bien, et les caractères étaient exposés à s’effacer plus vite. C’est encore ce qui arrive à notre papier, quand il est par