Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

ouvrages des écrivains. Par un hasard assez heureux, Pline, qui déjà était curieux à notre manière, nous a transmis ces renseignements ; il nous dit comment, de son temps, se fabriquait le papier de papyrus. Il est à présumer que cette fabrication avait fait quelques progrès dans le long intervalle qui s’étend du règne d’Osymandias au premier siècle de notre ère ; mais la partie essentielle de ces procédés devait être fort ancienne ; et, selon toute apparence, elle n’avait guère changé[1].

Pline met, avec raison, grand intérêt à la description de ce roseau appelé Papyrus, attendu que


« la civilisation et le souvenir des choses sont attachés à l’usage du papier ; l’immortalité des hommes en dépend.  »


Varron ne faisait pas remonter l’usage du papier (charta) plus haut que le règne d’Alexandre-le-Grand et la fondation d’Alexandrie. Ceci pouvait être vrai pour Rome ; mais nous venons de voir que ce ne peut pas l’être pour l’Égypte ni pour la Grèce. Pline ne partage pas cette opinion de Varron, toute considérable qu’elle est ; et voici ce qu’il dit de la plante précieuse qu’il veut étudier. Le Papyrus naît dans les marécages ou dans les eaux stagnantes du Nil, à une profondeur quine dépasse

  1. Pline, Histoire naturelle, livre XIII, ch. 21 et suivants, édition et traduction de M. É. Littré.