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empressement ces livres, où il croit acquérir la science du bien et du mal ; il les lit avec avidité ; mais à mesure qu’il avance dans cette lecture, il se désenchante, et il met le livre de côté pour revenir à ses propres réflexions. Socrate a des livres, les consulte, et les quitte, absolument comme pourrait le faire parmi nous quelque amant de la science et de la sagesse, consultant les trésors de nos bibliothèques, et ne les trouvant pas toujours aussi féconds qu’il s’y attend.

Au début du Parménide, Antiphon raconte, d’après le récit de Pythodore, un des amis de Zénon d’Élée, que, quand Parménide déjà vieux vint à Athènes, avec son disciple, il alla demeurer au Céramique hors des murs. Socrate s’y transporta, suivi de beaucoup d’autres personnes, pour y entendre lire les écrits de Zénon. C’était la première fois que Zénon et Parménide les avaient apportés avec eux à Athènes. Socrate était alors fort jeune. C’est Zénon qui faisait lui-même la lecture de son livre, Parménide étant absent à ce moment là. Il était déjà près d’achever, quand Pythodore survint accompagné de Parménide, qui rentrait, et d’un autre auditeur, Aristote, qui fut plus tard un des Trente. Pythodore n’entendit donc que fort peu de chose de ce qui restait encore à lire ; mais il assista à la fin de la lecture, qu’il avait d’ailleurs entendue dans une autre séance.