Page:Aristote - Production et destruction des choses, Ladrange, 1866.djvu/105

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans sa défiance ; et il y trouve la recommandation de le mettre à mort. Aussitôt il porte les lettres aux Éphores, et dénonce le roi qui livrait la Grèce aux barbares.

L’histoire de Thémistocle est à peu près celle de Pausanias. Un peu moins coupable, puisque les Athéniens l’avaient provoqué en le frappant d’un ostracisme inique, il entre en correspondance avec Artaxerxés ; et fuyant d’Argos à Corcyre, de Corcyre chez Admète roi des Molosses, et chez Alexandre roi de Macédoine, il vient enfin aborder à Éphèse, d’où il écrit au Grand roi, pour lui demander un asile que la Grèce lui refuse. Thucydide rapporte la lettre que Thémistocle écrivit à Artaxerxés, et il n’y a pas lieu d’en suspecter l’authenticité[1].

Il est inutile de multiplier les exemples ; on pourrait en trouver beaucoup dans les auteurs, outre ceux que je viens d’indiquer. Mais il ne parait pas nécessaire d’aller plus loin ; il est démontré que tout le monde, en Grèce et dans l’Asie mineure, emploie des lettres pour les affaires publiques et les affaires privées, à peu près comme nous le faisons de nos jours, et avec des moyens très analogues : matières qu’on se procure sans peine, qu’on peut sceller comme nous scellons les matières dont nous

  1. Thucydide, livre I, chap. 128 et suivants.