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moyen contraire aux intérêts du prince. Au reste, la spéculation de ce Syracusain était la même que celle de Thalès, car tous deux avaient trouvé le moyen d’exercer un monopole. Il est même quelquefois utile à ceux qui gouvernent de connaître, ce genre de ressources (1), car il y a bien des gouvernements qui sont obligés d’employer de pareils moyens pour s’enrichir, aussi-bien que les simples familles, et qui même en ont encore plus besoin. Aussi, parmi ceux qui s’occupent de l’administration des états, y en a-t-il qui sont uniquement appliqués à cette partie [de la science politique, c’est-à-dire celle des finances].

V. Puisqu’il y a, comme nous l’avons reconnu, trois parties dans l’administration de la famille, savoir, l’autorité du maître, dont il a été question précédemment, celle du père, et celle de l’époux ;

(1) On trouve, parmi les ouvrages d’Aristote, un petit traité intitulé Œconomica, qui n’est certainement pas de ce philosophe, et dont l’auteur a recueilli un nombre assez considérable d’exemples de ce genre d’industrie, et d’autres traits de violence ou de fourberie encore plus odieux, attribués à des rois, princes, ou républiques. « De quoy ( dit L. Leroi, dans ses « notes sur cet endroit de sa traduction) n’est besoing escrire « livres, parce que ès cours des rois, et ès maniemens des au « tres gouvernemens, se trouvent toujours assez de tels inven « teurs, voire plus, bien souvent, qu’il ne seroit besoing : à la « grande foulle et oppression des subjects, et peu d’avantage « des seigneurs, qui ne s’en enrichissent guères, despendant « tout à la mesure qu’ils aient, apportant la facilité de recou « vrer facilité de despendre. »