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sure que l’on se procura des ressources plus étendues, et des objets plus rares, par l’importation de ce dont on manquait, et par l’exportation de ce qu’on possédait en plus grande abondance, l’usage de la monnaie dut nécessairement s’introduire ; parce que les objets dont la nature nous fait un besoin ne sont pas toujours faciles à transporter.

14. On convint donc de recevoir et de se donner réciproquement, dans les échanges, une chose qui, n’étant pas par elle-même d’une utilité immédiate, était néanmoins susceptible de se prêter facilement aux usages de la vie, comme le fer et l’argent, ou toute autre matière semblable, dont on détermina d’abord simplement le poids et la quantité, et qu’on finit par marquer d’une empreinte, pour s’éviter l’embarras de la peser ou de la mesurer à chaque fois ; car l’empreinte y fut mise comme signe de la quantité (1).

15. Or, du moment où la nécessité des échanges eut donné lieu à l’invention de la monnaie, il exista une autre espèce dans la science de la richesse ; c’est le commerce de détail, qui s’exerça d’abord peut-être d’une manière fort simple, mais où l’expérience introduisit plus d’art, plus d’habileté, à mesure qu’on connut mieux où il fallait prendre les objets d’échange, et ce qu’il fallait faire pour obtenir le gain le plus considérable. C’est pour (1) On peut comparer avec cet endroit, ce que dit notre auteur, sur le même sujet, dans la Morale, l. 5, c. 5.