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III. 35

détail (1) n’appartient pas naturellement à la science de la richesse, c’est qu’on ne fit d’abord des échanges qu’autant qu’il le fallait pour subvenir à ses besoins. On voit donc que le commerce de détail n’était pas nécessaire dans les premières associations (c’est-à-dire dans la famille), il ne commença à le devenir que quand la société fut devenue ellemême plus nombreuse. Car, dans la famille, tout était commun à tous : mais quand on se fut séparé, on fut privé de beaucoup de choses, dont il devint nécessaire de se faire part les uns aux autres, suivant le besoin, et par la voie des échanges, comme font encore beaucoup de nations barbares. Car chez elles il se fait des échanges des choses utiles les unes contre les autres, mais rien de plus : par exemple, on donne et on reçoit du vin pour du bled, et ainsi de tous les autres objets.

13. Ce genre de transactions commerciales n’est donc pas contre la nature, et ne constitue pas non plus une espèce dans la science de la richesse, car il ne servait dans l’origine qu’à la satisfaction des besoins naturels. Cependant c’est de lui que cette science a dû vraisemblablement naître ; car à me (1) Le commerce de détail (r, Y.’J.T.-Ù.W.X, S. e. TE’L/W, ou Èmç-ïîfir, , à peu près comme en latin ars cauponaria) ; c’est proprement le métier de ceux qui achètent en gros, pour revendre en détail, et qui sont, par conséquent, obligés de gagner, outre le prix de première acquisition, les frais de magasin, de transport, etc., et le salaire légitime de leur peine et de l’emploi de leur temps.

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