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CHAP. III. 33

sent de se soumettre, en sorte que la nature même déclare qu’une telle guerre est juste. Voici donc une première espèce d’art d’acquérir, qui est une partie de la science économique, conformément aux vues de la nature. Il faut que cette partie [l’acquisition ou possession] existe (1), ou que la science économique donne les moyens de se procurer la quantité de ressources nécessaires à la vie dans toute société, soit civile, soit domestique.

9. C’est même là ce qui constitue la véritable richesse ; car la quantité qui en est nécessaire pour satisfaire complètement à tous les besoins et au bonheur de la vie, n’est pas infinie comme le prétend Solon dans ses poésies lorsqu’il dit :

Mais l’homme ne connaît ni terme ni limites Qu’à l’art de s’enrichir la nature ait prescrites.

Au contraire, elle lui en a prescrit comme à tous les autres arts. Aucun d’eux n’a à sa disposition des moyens infinis, soit en nombre, soit en grandeur ; or, la richesse est le produit de la multitude de moyens, ou d’instruments, que possède celui qui administre le bien d’une famille, ou la fortune d’un état. Il est donc évident qu’il existe, pour l’un comme pour l’autre, un certain art d’acquérir, et l’on voit quelle en est la cause.

10. Mais il est un autre art d’acquérir que l’on

(1) Le texte est assez obscur en cet endroit, et l’on ne saurait être sûr d’avoir saisi exactement la pensée de l’auteur.

Tome II. 3