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sur le point controversé. Par exemple, qu’il s’agisse de discuter : pour établir que le fait n’existe pas, on doit insister sur la démonstration de ce point ; — qu’il n’a pas été nuisible, sur celle de cet autre point ; — qu’il ne l’a pas été autant (que le dit l’adversaire), ou qu’il a été accompli à bon droit (sur celle de chacun d’eux).

II. Il ne faut pas laisser ignorer que c’est dans ce seul ordre de discussion[1] que l’un des deux adversaires sera nécessairement de mauvaise foi ; car cette discussion n’a pas pour cause l’ignorance, comme il pourrait arriver si l’on discutait sur le juste. Aussi faut-il s’arrêter longtemps sur ce point ; mais sur les autres, non.

III. Le plus souvent, dans les discours démonstratifs, l’amplification aura pour objet d’établir que les actes (discutés) sont beaux et utiles. Il faut que les choses soient dignes de créance, car il arrive rarement que l’on en apporte la démonstration, si elles sont incroyables, ou si quelque autre en est l’auteur.

IV. Dans les harangues, on pourrait discuter pour établir ou que tel fait n’aura pas lieu, ou bien que ce que l’on prescrit aura lieu, mais que ce ne sera pas juste ou pas utile, ou que l’importance n’en sera pas telle qu’on le dit. Il faut voir, en outre, si quelque fausseté n’est pas avancée en dehors du fait discuté ; car ce sont autant de preuves qu’il y a eu mensonge sur les autres points.

V. Les exemples sont tout ce qu’il y a de plus

  1. Dans la discussion portant sur la non-existence du fait en litige.