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LA
RHÉTORIQUE


LIVRE PREMIER

CHAPITRE PREMIER


Rapports de la rhétorique et de la dialectique. — Utilité et rôle de la rhétorique.

I. La rhétorique se rattache à la dialectique[1]. L’une comme l’autre s’occupe de certaines choses qui, communes par quelque point à tout le monde, peuvent être connues sans le secours d’aucune science déterminée. Aussi tout le monde, plus ou moins, les pratique l’une et l’autre ; tout le monde, dans une certaine mesure, essaie de combattre et de soutenir une raison, de défendre, d’accuser.

  1. Cp. Plutarque, De la lecture des Poètes, IV, 1. Μιμητικὴ τέχνη καὶ δύναμίς ἐστιν ἀντίστροφος τῇ ζωγραφίᾳ. L’art et la faculté d’imiter se rattachent à la peinture. — « La rhétorique n’est pas subordonnée à la dialectique ; elle lui est coordonnée (ἀντίστροφος). » [Ch. Thurot, Études sur Aristote, 1850, p. 171, et appendice 10.] Pour M. Thurot, la rhétorique « fait le pendant de la dialectique », p. 265 et ailleurs. Cp. J.-P. Rossignol, Journal des savants (sept. 1842).