Page:Aristote - Physique, II (éd. O. Hamelin).djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée

causes qu’embrasse le pourquoi. En effet le pourquoi se ramène en fin de compte, soit à l’essence, à propos par exemple des choses immobiles, je veux dire en mathématiques (à preuve qu’il se ramène en fin de compte à la définition du droit, du commensurable ou de quelque autre chose) ; soit au moteur prochain (par exemple : pourquoi ont-ils fait la guerre ? parce que leurs ennemis les ont pillés) ; soit à la chose qu’on a eue en vue (par exemple : ils ont fait la guerre pour dominer) ; soit, à propos des choses qui deviennent, à la matière. Il est donc clair que les causes sont telles et en tel nombre.

Or, les causes étant quatre, il appartient au physicien de les connaître toutes et il indiquera le pourquoi en physicien en le ramenant à toutes : la matière, la forme, le moteur et la chose qu’on a en vue. Il est vrai que trois d’entre elles se réduisent à une en beaucoup de cas : car l’essence et la chose qu’on a en vue ne font qu’un, et la source prochaine du mouvement est spécifiquement identique à celles-ci : car c’est un homme qui engendre un homme et, d’une manière générale, cette identité a lieu pour tous ceux des moteurs prochains qui sont mus, alors que, d’autre part, ceux qui ne sont pas mus ne relèvent plus de la physique, puisqu’ils ne meuvent pas en possédant en eux-mêmes le mouvement ni un principe de mouvement agissant sur eux-mêmes, mais en restant immobiles ; d’où il suit qu’il y a trois ordres de recherches : l’un sur les choses immobiles, l’autre sur les choses mobiles mais incorruptibles, un autre sur les choses corruptibles. Aussi, le physicien a-t-il indiqué le pourquoi quand il l’a ramené à la matière, à l’essence et au moteur prochain. Et effectivement, à propos du devenir, c’est surtout de la manière que voici qu’on cherche les causes : on se demande quelle chose vient après quelle autre,