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en face d’une production de la nature, alors même qu’elle est contraire à la nature, nous ne disons pas qu’elle est un effet de la fortune, mais plutôt qu’elle est un effet du hasard. Et toutefois cette production contraire à la nature est elle-même autre chose qu’un effet du hasard : car la cause finale d’un effet du hasard est hors de cet effet, tandis que celle de cette production est au-dedans d’elle-même.

[198a] Nous venons de dire ce qu’est le hasard, ce qu’est la fortune et en quoi ils diffèrent l’un de l’autre. Maintenant, parmi les modes de la cause, ils sont l’un et l’autre dans les principes du mouvement : toujours, en effet, ils sont une sorte de cause naturelle ou de cause pensante, seulement, de ces sortes de causes, la multitude est indéterminée.

Mais puisque le hasard et la fortune sont, lorsque ces faits ont une cause accidentelle, causes de faits dont l’intellect ou la nature pourraient être causes, et puisque rien d’accidentel n’est antérieur à ce qui est par soi, il est évident que la cause accidentelle elle-même n’est pas antérieure à la cause par soi. Le hasard et la fortune sont donc postérieurs à l’intellect et à la nature. Ainsi supposé que le hasard soit, autant qu’il se peut, la cause du ciel, il faudra que, antérieurement, l’intellect et la nature soient la cause et de beaucoup d’autres choses et de cet univers.



Chapitre VII

Ainsi, qu’il y ait des causes et que le nombre en soit tel que nous disons, c’est évident, car tel est le nombre de