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science du gouvernement en général, afin de perfectionner, autant qu’il dépend de nous, la philosophie de l’humanité[1]. Et d’abord, commençons par exposer ce que nos devanciers peuvent avoir dit de bon et d’utile sur quelques objets particuliers : ensuite nous considérerons, d’après la comparaison des diverses formes de gouvernement dont les constitutions ont été recueillies, ce qui contribue à la ruine ou à la conservation des états en général, et de chaque forme de gouvernement en particulier ; et par quelles causes il arrive que les uns sont bien administrés, et les autres, au contraire. Car peut-être parviendrons-nous à reconnaître, à l’aide de ces considérations, quelle est la forme de gouvernement la plus parfaite, quel ordre et quel système de lois et de mœurs est le plus convenable à chacune de celles qui existent. Entrons donc en matière.


  1. Ou la philosophie relative aux affaires humaines (ἡ περὶ τὰ ἀνθρώπινα φιλοσοφία). « La morale et la politique sous deux noms différents, dit Mr Coray (dans ses prolégomènes sur ce traité, p. 10), ne forment, en effet, qu’une seule et même science, qu’on pourrait appeler la philosophie-pratique, et qui a été nommée par Cicéron (De Finib. l. 3, c. 2), par Plutarque (Symposiac. l. i, c. 1), et par l’empereur Marc-Aurèle (l. 7, § 61), L’Art de la vie, c’est-à-dire, l’art de se conduire de manière à trouver, dans le commerce de nos semblables, et dans les rapports si multipliés que nous avons avec eux, comme membres d’une même société, ce bonheur qui est l’objet constant des vœux de tous les hommes. »
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