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queur dans les jeux olympiques[1] ; car la définition commune de l’espèce ne différait, pour lui, que très-peu du nom propre, et pourtant ce n’était pas la même. La preuve de ce qu’on avance ici, c’est que l’on blâme l’intempérance, non-seulement comme une erreur, ou comme une faute passagère, mais comme un vice, ou absolument parlant, ou relatif à quelque chose de particulier ; mais aucun de ceux dont j’ai parlé ne peut être blâmé de la même manière.

A l’égard des plaisirs des sens, à l’occasion desquels on dit qu’un homme est tempérant ou intempérant, celui qui recherche avidement les choses agréables, et qui fuit les sensations pénibles, comme la faim, la soif, le chaud et le froid, et, en général, tout ce qui affecte les sens du toucher et du goût ; celui, dis-je, qui les fuit ou les recherche, non pas par choix, mais contre son intention, est appelé simplement et absolument intempérant, sans qu’il soit besoin d’ajouter que c’est par rapport à

  1. L’auteur de la paraphrase ne suppose pas qu’Aristote ait voulu parler ici d’un individu appelé Ἄνθρωπος (Homme), mais d’un vainqueur aux jeux olympiques, quel qu’il soit, qu’on voudrait distinguer de tout autre homme. Le sens que j’ai adopté dans la traduction est autorisé par les scholies d’Aspasius, cité par Mr  Zell ; je ne suis pas persuadé que ce scholiaste ait parfaitement raison, et j’ignore sur quel fondement il donne comme positive, l’existence de ce prétendu vainqueur aux jeux olympiques, appelé Ἄνθρωπος (Homme), mais j’ai adopté cette interprétation comme étant plus propre à faire entendre la pensée d’Aristote.