Page:Aristote - Morale, Thurot, 1823.djvu/392

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi, quelles sont ces choses-là ? C’est maintenant ce qu’il s’agit de faire connaître. Nul doute que c’est par rapport aux plaisirs et aux peines, qu’on se montre tempérant et ferme, intempérant et faible. Cependant, entre les causes propres à donner du plaisir, il y en a qui sont nécessaires, et d’autres qui sont préférables en elles-mêmes, mais qui peuvent nous porter dans des excès ; or, je dis que les plaisirs du corps sont nécessaires, et j’appelle de ce nom ceux qui résultent de la nourriture, du commerce entre les sexes, et les autres circonstances de ce genre, à l’occasion desquelles nous avons remarqué que la tempérance et l’intempérance peuvent avoir lieu. J’ajoute qu’il y a des plaisirs qui, bien que n’étant pas nécessaires, sont néanmoins préférables en eux-mêmes ; et j’appelle ainsi la victoire, l’estime ou la considération publique, la richesse, et les autres choses bonnes ou agréables de cette espèce : Or, nous n’appelons pas simplement et absolument intempérants les hommes que l’attrait de toutes ces choses fait sortir des bornes que prescrit la raison qui est leur partage : mais nous y ajoutons une désignation plus particulière ; nous disons qu’ils sont intempérants en fait de richesses, de profits, d’honneur et de colère, mais non pas qu’ils sont avides simplement, parce que ce ne sont pas toujours les mêmes, bien qu’on indique aussi par le langage quelque ressemblance entre eux. C’est ainsi qu’au nom propre Homme (au sujet de l’individu qui portait ce nom), on ajoutait : Vain-