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Appelons donc scientifique l’une de ces parties de l’âme, et donnons à l’autre le nom de logistique, puisque délibérer et calculer ne sont qu’une même chose, et que personne ne délibère sur ce qui ne saurait être autrement qu’il n’est ; en sorte que la logistique sera une des parties de l’âme qui sont le siège dé la raison. Par conséquent, il restera à déterminer quelle est, pour chacune de ces deux parties, la meilleure disposition ou habitude ; car c’est dans l’habitude que consiste la vertu de chacune d’elles, et la vertu est l’aptitude au genre d’actions propres à chaque être, ou objet.

II. Il y a dans l’âme trois choses d’où dépendent l'action et la vérité : ce sont les sens, l’esprit et l’appétit. Entre ces trois choses, les sens ne sont le principe d’aucune action ; et ce qui le prouve, c’est que les animaux ont la faculté de sentir, mais ils n’ont pas celle d’agir[1]. Mais ce que l’affirmation et la négation sont par rapport à l’entendement, la poursuite et la fuite le sont à l’égard de l’appétit.

    c. 4) quelques développements sur cette question de la manière dont l’âme connaît les divers objets, et sur la doctrine de Platon ; que rien ne peut être connu que par ce qui lui ressemble ; mais on ne tirera pas de tout cela une lumière satisfaisante, parce que la solution complète de la question est tout-à-fait au-dessus de l’intelligence humaine, si l’on prétend pénétrer au-delà de ce que donne l’exposition exacte et la description méthodique des phénomènes ou des faits.

  1. Parce qu’ils ne sont capables ni de délibérer, ni par conséquent d’une préférence réfléchie, comme il a été dit ailleurs. Voyez l. 3, c. 2.