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quelques hauteurs fortifiées. Quant à la disposition des habitations particulières, elle paraît plus agréable et généralement plus commode, si elles sont bien alignées à la moderne et d’après le système d’Hippodanius. L’ancienne méthode avait, au contraire, l’avantage d’être plus sûre en cas de guerre ; les étrangers, une fois engagés dans la ville, pouvaient difficilement en sortir, et l’entrée ne leur avait pas coûté moins de peine.

§ 5. Il faut combiner ces deux systèmes, et l’on fera bien d’imiter ce que nos cultivateurs nomment des quinconces dans la culture des vignes. On alignera donc la ville seulement dans quelques parties, dans quelques quartiers, et non dans toute sa superficie ; et l’on réunira par là l’élégance et la sûreté. Enfin, quant aux remparts, ceux qui n’en veulent point d’autres pour les cités. que la valeur des habitants, sont dupes d’un vieux préjugé, bien que les faits aient sous leurs yeux hautement démenti les cités qui s’étaient fait ce singulier point d’honneur.

§ 6. Il y aurait peu de bravoure à ne se défendre, contre des ennemis égaux ou peu supérieurs en nombre, qu’à l’abri de ses murailles ; mais ou a vu et l’on peut voir fort bien encore les assaillants arriver en masse, sans que la valeur surhumaine d’une poignée de braves puisse les repousser. Pour se mettre donc en garde