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au plus grand nombre possible de citoyens l’accès des magistratures ; car l’on obtient alors, ainsi que nous l’avons dit, ce double avantage que les affaires administrées plus en commun se font mieux et plus vite. On peut voir la vérité de ceci dans les opérations de la guerre et dans celles’de la marine, où chaque homme a, pour ainsi dire, un emploi spécial d’obéissance ou de commandement. § 9. Carthage se sauve des dangers de son gouvernement oligarchique en enrichissant continuellement une partie du peuple, qu’on envoie dans les villes colonisées. C’est un moyen d’épurer et de maintenir l’état ; mais alors, il ne doit sa tranquillité qu’au hasard, et c’était à la sagesse du législateur de la lui assurer. Aussi, en cas de revers, si la masse du peuple vient à se soulever contre l’autorité, les lois n’offriront pas une seule ressource pour rendre à l’État la paix intérieure. § 10. Je termine ici l’examen des constitutions justement célèbres de Sparte, de Crète et de Carthage.