Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/999

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE \, CH. X. ^ -22. /|77

,^21. Mais les lois sont les œuvres ei les résultats de la politique. Comment donc avec leur aide pourrait-on de- \enir législateur, ou du moins juger quelles sont les meilleures d'entr'elles? Ce n'est pas par l'étude des livres qu'on voit les médecins se former, bien que ces li\Tes ne se bornent pas à indiquer seulement les remèdes, mais qu'ils aillent jusqu'à détailler, et les moyens de guérir, et la nature des soins divers qu'il faut donner à chaque ma- lade en particulier, d'après les tempéraments dont on analyse toutes les différences. Les livres, d'ailleurs, utiles peut-être quand on a déjà l'expérience, sont d'une inutilité complète pour les ignorants. Les recueils de lois et de constitutions pourraient bien être dans le même cas ; ils me semblent fort utiles quand on est déjà capable de spéculer sur ces matières, déjuger ce qui est bien et ce qui est mal, et de discerner les institutions qui pourraient convenir suivant les divers cas. ]\Iais si, sans avoir cette faculté de les bien comprendre, on se met à étudier ces recueils, on sera tout à fait hors d'état de juger saine- ment des choses, si ce n'est par un hasard exceptionnel, quoique je ne nie pas que cette lecture ne puisse donner assez vite une intelligence plus grande de ces matières.

§ 22. Ainsi donc, nos devanciers ayant laissé inexploré le champ de la législation, il y aura peut-être quel- qu'avantage à l'étudier nous-même et à traiter à fond de la pohtique, afin de compléter par là, dans la mesure de

��§ 21. Par l'étude des livres. Il est serait difficile de dire h qui l'on doit

probable que quelques Sophistes du attribuer précisément celte opinion, temps d'Aristole avaient recommandé § 22. Inexploré le champ de la

Tétudc des lois, comme !a seule mé- législation. Il semble que cette as-

tbodc de se former à la politique. Il sertion n'est pas très-exacte et que

�� �