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PRÉFACE. Lx.wv

parle à notre conscience est celle de Dieu ; s'il est le législatcnr auquel nous devons tons obéir, si tous les hommes ne forment qu'une grande famille, il est clair que leur père commun, c'est Dieu lui-même, qui leur a permis de l'aimer, comme ils s'aimeni entr'eux. L'homme est en communication perpé- tuelle avec lui. « Il ne saurait jamais lui échapper, .< fût-il assez petit pour pénétrer dans les profon- » deurs de la terre, fùt-il assez grand pour s'élever « jusqu'au ciel. » Encore bien moins pourrait-il l'em- porter jamais sur les Dieux, et se soustraire à cet ordre inviolable qu'ils ont établi, et qu'il faut infini- ment respecter. L'impiété la plus grave, après celle qui nie l'existence de Dieu, c'est de ne pas croire à sa providence; c'est de supposer qu'elle puisse un seul instant délaisser l'homme et le perdre de vue, livré sans contrôle à la fureur de ses vices ou à rimpuissance de ses vertus. Le titre le plus beau et le meilleur de l'homme, c'est d'être « un jouet « sorti des mains de Dieu. » Nous n'avons rien qui ne vienne de sa libéralité, et nous ne saurions assez le remercier par nos prières, par nos offrandes et par un culte assidu. H est notre force, et nous ne sommes rien sans lui. « Dieu, suivant l'antique tradition, est le » commencement, le milieu et la fin de tous les cires;

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